Indice Géographique Protégé (IGP) du Poivre de Penja

 

Filière: poivre

Mots clés: Indice Géographique Protégé, IGP, Penja, poivre, Cameroun, épice, appellation 


 Contact

Mme Christine Njole Ndoumbe, conseillère du groupement IGP

Localisation: Njombé-Penja, Cameroun

Email: tsimi2002@yahoo.fr 


 

Résumé de l’opération:

Christine Njole Ndoumbe, médecin du travail de formation, s’est reconvertie en productrice de poivre au Cameroun. Elle s’est installée à moins de 100 km de Douala, sur une surface de 500 hectares pour cultiver ce poivre dont le goût est tant apprécié par les consommateurs locaux.

Ce poivre blanc est cultivé dans la zone de Njombé-Penja dans le département du Moungo, littoral camerounais. En 2014, à la suite de démarches entreprises portées par une dizaine de producteurs, cette épice a obtenu l’appellation indice géographique protégée (IGP). Cette démarche a été soutenue par l’AFD, l’organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), et le ministère de l’Agriculture et du Développement rural du Cameroun.

L’appellation IGP a entrainé la professionnalisation de la chaîne de producteurs et ainsi l’augmentation du nombre d’opérateurs dans la filière. Cela a également permis de cibler un marché plus vaste, promptement accompagné d’une augmentation des surfaces cultivées pour satisfaire la demande.Poivre IGP de Penja Christine Njole Ndoumbe Séchage solaire site

Toujours dans l’objectif d’offrir un poivre de qualité répondant aux attentes du marché et aux problématiques de la zone Njombé-Penja, des chercheurs effectuent des études afin d’augmenter les rendements du poivre. Ces recherches visent à améliorer les pratiques culturales des exploitants, mais aussi à mieux valoriser la terre qui est une ressource limitée. Tous ces efforts ont permis de valoriser le produit et d’impacter positivement son coût sur le marché.

Le chantier de l’amélioration ne s’arrête pas là bien entendu, Christine Njole Ndoumbe compte organiser la filière encore plus. En effet, pour permettre une meilleure organisation entre les acteurs, un recensement de ces derniers paraît essentiel ainsi qu’une transition vers des bases de données informatisées. En vue de l’attractivité que représente la filière poivre au Cameroun, grâce à son IGP, il semble important de pouvoir accéder aux divers documents rapidement etapporter des modifications lorsque cela est nécessaire.

En parallèle de prévoir l’identification et la délimitation des parcelles par GPS, le groupe prône la continuation des travaux de recherche. La démarche R&D doit être continue pour répondre aux enjeux en constante évolution. L’identification des parcelles par GPS avec les données pédologiques leur correspondant permettra de décliner les pratiques culturales et le cahier des charges en fonction de sous-zones à délimiter. In fine cela permettra une utilisation efficiente des ressources naturelles disponibles.

Des problèmes sont néanmoins posés pour la survie de la filière. Comme mentionné précédemment, la rareté des terres est un facteur limitant. L’accès à l’eau potable est difficile ainsi que l’accès aux infrastructures de transformation du poivre. Cela signifie qu’il y a encore une marge de progression en termes de valeur ajoutée sur le poivre au Cameroun. L’évacuation du produit des champs vers les centres de conditionnement est rendu tortueux à cause de l’état des routes et de l’isolement de certaines exploitations. Il faut également être vigilent face à la contrebande, la fraude et aussi au vol.

Au-delà de ces facteurs qui sont internes à la zone, voire au pays, on retrouve certains facteurs qui émanent du marché international, comme la concurrence évidente avec le poivre venant d’autres pays sans IGP.