François GUINOT, Président du Groupe Inter-académique pour le Développement et Président honoraire de l’Académie des technologies, était présent à la première rentrée solennelle de l’Académie Nationale des Sciences, Arts et Lettres du Bénin, qui a eu lieu au Campus d’Abomey-Calavi, le 12 Avril 2013.
La première rentrée solennelle de l’Académie Nationale des Sciences, Arts et Lettres du Bénin a eu lieu en présence du président de la République du Bénin, de plusieurs Ministres, ainsi que du Président de l’Académie, le Professeur ALIHONOU et de son Secrétaire Perpétuel le Professeur MOUDACHIROU. Dans son discours lors de cet événement, François Guinot souligne qu’ « une force nouvelle vient de naître au Bénin. Une force originale, faite de hautes compétences, d’expériences, de savoirs. Une force précieuse par son indépendance de tout intérêt particulier ou partisan. Une force qui affirme sa mission générale de promotion au Bénin d’un développement humain durable ».
Le GID et l‘Académie Nationale des Sciences, Arts et Lettres : une ambition partagée
L’Académie Nationale des Sciences, Arts et Lettres béninoise a exprimé son ambition d’un développement humain au Bénin, dans son ensemble régional, dans l’Afrique tout entière.
Cette belle ambition rejoint celle du GID. En effet, dès l’origine en 2007, le GID a été le fruit d’une co-construction franco-africaine. Il a été fondé par les plus grandes Académies de France (Les Académies des Sciences, des Technologies, de Médecine, d’Agriculture, des Sciences morales et politiques, des Inscriptions et belles Lettres) avec l’Académie des Sciences et techniques du Sénégal et l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques du Maroc, ainsi qu’avec la Bibliothèque Alexandrine d’Egypte. Il s’est aussitôt donné pour mission « la mobilisation des savoirs pour le développement humain » dans les pays africains. Depuis sa création, le GID a développé la majorité de ses activités dans la partie Nord du continent. Il l’a fait en s’adossant à un réseau méditerranéen d’une vingtaine d’Académies. Il l’a fait avec le souci de tourner le dos à la désuète politique de l’offre pour se lancer délibérément dans une politique de la demande. Politique beaucoup plus contraignante. Elle suppose de s’attacher à connaitre les véritables besoins de développement et à tenter d’y répondre par des enseignements, des recherches, des formations, des organisations, des technologies, adaptés à ces besoins.
Les Académies sont à même de donner leur propre analyse des besoins de développement de leur pays. Mais elles ne doivent ni croire ni laisser à croire que leur analyse serait seule valable. La force des savoirs perd son efficacité si elle n’est pas solidement ancrée dans la société. Les savoirs, sciences et technologies, produisent des « possibles », des inventions. Mais le passage des « possibles » aux « réalisables », des inventions aux innovations relève d’une démarche particulière. Toute innovation, qu’elle soit technologique ou organisationnelle, est une construction socio-économique et culturelle à partir d’une invention. L’invention est une greffe opérée sur la société. Un seul élément défavorable, qu’il soit culturel, économique ou social, conduit immanquablement à son rejet : le « possible » n’est pas réalisable. C’est pourquoi le dialogue entre les savoirs et les pouvoirs est essentiel.
Les pouvoirs sont en charge de l’évolution socio-économique et culturelle de la société. Les savoirs sont en charge de produire des « possibles », d’ouvrir aux pouvoirs des possibilités de choix dans les décisions qui leur reviennent. Le rôle de conseil des Académies est d’explorer les « possibles » rationnellement, objectivement. Celui du GID consiste, avec les Académies, à analyser les besoins à la lumière des « possibles » et du dialogue avec les pouvoirs. Ce dialogue, a été instauré au Nord du continent dans des Forums annuels qui ont fait la preuve de leur efficacité. Ils aboutissent à des recommandations pratiques. Cependant, il ne faudrait pas s’arrêter à leur formulation, mais, avec les acteurs concernés, participer à leur mise en œuvre.
Une avancée prometteuse vers la réalisation des forums Fast-Dev
Grâce à la naissance de l’Académie Nationale des Sciences, Arts et Lettres du Bénin, et grâce aux forces combinées des Académies africaines, les actions du GID en Afrique sub-saharienne seront renfocées. En effet, le GID oeuvre actuellement sur le lancement du « Forum Africain des Sciences et des Technologies pour le Développement », Fast-Dev, dont la première réunion devrait se tenir avant la fin de l’année 2014 au Bénin.