Le mercredi 17 janvier 2017, l’Académie d’Agriculture de France, avec qui le GID est fortement engagé pour le programme GID-Fastdev Agri, a organisé une séance intitulée « l’Afrique peut-elle nourrir l’Afrique? », avec les interventions de Papa Abdoulaye Seck, ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural du Sénégal, Benoit Faivre-Dupaigre, chef de projet Politiques et marchés agricoles de FARM, Christian Fusillier, Responsable de la division Agriculture, Développement rural et Biodiversité de l’AFD et Michel Eddi, le Président Directeur général du CIRAD.
L’évolution des systèmes alimentaires africains n’échappe pas à la mondialisation qui touche tous les pays du monde et tous les secteurs de l’économie. L’Afrique de l’Ouest, l’une des régions du monde les plus ouvertes, ne risque-t-elle pas de s’éloigner d’une autosuffisance alimentaire qu’elle s’efforce pourtant de retrouver. L’importation alimentaire, qui, selon l’International Food Policy Research Institut (IFPRI) se situe aujourd’hui pour l’Afrique sub-saharienne autour de 40 milliards de dollars, pourrait s’élever en 2030 à 150 milliards de dollars. Ce chiffre est alarmant. Il dit l’ampleur du défi que vont devoir relever les agricultures ouest-africaines dans les prochaines décennies.
Depuis qu’il est ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural du Sénégal, Papa Abdoulaye Seck, ancien directeur général d’AfricaRice et nouveau membre de l’Académie d’Agriculture de France, est confronté à ce défi. Au Sénégal, comme dans tous les pays du monde, les politiques agricoles doivent se construire autour de quelques piliers majeurs : La reconnaissance des agriculteurs et de l’importance de leurs organisations professionnelles ; la modernisation des exploitations familiales grâce à un système d’appui et d’accompagnement efficace (recherche, formation, conseil) ; la mobilisation de financements pour le développement agricole et rural (investissement, infrastructures, crédit) ; l’accès compétitif aux marchés (organisation des chaines de valeurs et des interprofessions, promotion de la consommation de produits alimentaires locaux et nationaux, organisation des marchés).
Après une présentation d’ensemble de ces quatre grands piliers du développement agricole et des grandes réformes institutionnelles en Afrique de l’Ouest, le Ministre Pape Seck, a abordé les différents éléments du grand défi de la souveraineté alimentaire de l’Afrique de l’Ouest. Il a fait mention de la « bataille du riz », aliment devenu très central dans l’alimentation de la plupart des Ouest-africains.
Le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural du Sénégal, membre de l’Académie d’Agriculture de France, a à nouveau exprimer la vision du développement qu’il a soutenue au Forum d’échanges pour l’amélioration de l’emploi des jeunes dans l’agriculture en Afrique sub-saharienne, GID-FastDev Agri, qui a eu lieu à l’occasion du Salon de l’Agriculture et des Ressources Animales (SARA) d’Abidjan, du 20 au 21 novembre 2017. Cette vision consiste, pour les jeunes africains souhaitant s’investir dans l’agriculture, à passer du statut de chercheurs d’emploi à celui des porteurs de projets.
Par ailleurs, des responsables de deux grandes institutions françaises de la coopération internationale – l’AFD et le CIRAD – sont intervenus :
Benoit Faivre-Dupaigre et Christian Fusillier se sont exprimés sur le rôle important de l’AFD, acteur pivot de la coopération française, dans le financement des agricultures ouest-africaines à travers de nombreux projets mais aussi comme acteur dynamique au sein de la communauté des grands bailleurs internationaux.
Le Président Directeur général du CIRAD, Michel Eddi a souligné le rôle de la recherche agricole dans la progression des agricultures ouest-africaines. Au-delà de la recherche, il a donné son sentiment sur la notion de « Système de connaissance et d’innovation agricole », qui doit accompagner l’évolution des exploitations agricoles.