Richesse et diversité méditerranéennes ; biologie et culture »
en raison de l’ampleur et de la richesse des travaux présentés lors de cette conférence, ce compte rendu a été publié en plusieurs volets entre juillet et novembre 2010.
Afin d’assurer au lecteur une vue d’ensemble sur les travaux de la conférence, cet article récapitulatif regroupe l’ensemble des liens permettant d’atteindre directement les pages de comptes rendus des 3 symposiums, de leurs ateliers, ainsi que celle des décisions finales et des recommandations.
Lundi 21 juin 20101ère Assemblée générale d’EMAN (Euro-Mediterranean Academic Network) En prologue à la 3ème Conférence scientifique méditerranéenne GID – Parmenides, « Espace méditerranéen de la science », s’est tenu le 21 juin 2010 à la Bibliotheca Alexandrina la première Assemblée Générale d’EMAN (Euro Mediterranean Academic Network). Les représentants de 22 académies des pays du pourtour de la Méditerranée s’y sont retrouvés sous la présidence de session de Yehia Zaky (Head, Academic and Cultural Dept., Bib. Alex.) et d’André Capron, (Président du GID, membre Académie des sciences – Institut de France). |
Mardi 22 juin 2010 – OuvertureOuverture de la 3ème Conférence scientifique méditerranéenne GID – Parmenides, « Espace méditerranéen de la science » Avec la participation de :
Allocution du Pr. Michèle Gendreau-Massaloux, Mission Union pour la Méditerranée (12’) Conférences inaugurales
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Mardi 22 juin et mercredi 23 juin 2010 – Symposium 1 : L’Arbre |
Mardi 22 juin et mercredi 23 juin 2010 – Symposium 2 : Le Poisson |
Mardi 22 juin et mercredi 23 juin 2010 – Symposium 2 : Le Livre |
Aperçu du programme complet de la conférence : |
Jeudi 24 juin 2010 – Session de clôture, conclusions et recommandationsLire les conclusions et les recommandantions |
« Richesse et diversité méditerranéennes ; biologie et culture » La 3ème conférence GID-Parmenides consacrée à « Richesse et diversité méditerranéennes ; biologie et cultures », s’est tenue à la Bibliothèque Alexandrine (Alexandrie, Égypte) du 21 au 24 juin 2010. Elle a réuni 120 personnalités scientifiques et littéraires représentant 17 pays et 22 académies de la région méditerranéenne. La diversité biologique et la diversité culturelle sont désormais reconnues comme des composantes essentielles du developpement durable. Longtemps, et souvent encore, séparées dans leurs finalités et distinctes dans leur objet, biodiversité et diversité culturelle apparaissent en fait comme étroitement dépendantes et complémentaires dans leurs finalités essentielles, celle de la préservation de la pluralité. Le maintien de la biodiversité est souvent lié à celui des pratiques culturelles et à celui des savoirs traditionnels. Organisée et conduite avec cette volonté interactive, la Conférence, écartant délibérément les approches généralistes, a porté ses réflexions sur trois objets, symboles d’histoire et de culture, mais aussi enjeux essentiels du développement méditerranéen : l’arbre, le poisson et le livre. La particulière qualité des interventions et celle des débats menés au cours des tables-rondes, ont donné à ce dialogue science et culture un profond caractère d’originalité, et permis de porter un regard prospectif dont le texte des recommandations illustre les potentialités d’actions concrètes. Formulons l’espoir que l’exemplarité de cette rencontre porte la marque d’une volonté nouvelle d’intégration de la préservation des diversités à toute stratégie de développement. André Capron |
Les photographies des principaux moments de la conférence ont été réunies sur ces pages : (By courtesy of the Bibliotheca Alexandrina – Scientific Committee : Dr. Yehia Halim, Dr. Omneya Darwish and Organizing Committee : Centre for Special Studies & Programs (CSSP) ; Dr. Mohamed El-Faham) |
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1er symposium : L’ArbreConclusions La région méditerranéenne constitue l’un des hauts lieux de la biodiversité du monde. Ses forêts et autres écosystèmes boisés en sont un réservoir majeur. Ils ont été façonnés par l’utilisation qu’en ont faite les nombreuses civilisations et sociétés méditerranéennes à travers l’histoire, et ils sont les porteurs des valeurs culturelles correspondantes. Ils présentent une grande spécificité par rapport aux forêts des autres régions du monde. Outre la biodiversité qu’ils contiennent, et les valeurs culturelles qu’ils transmettent, les forêts et autres écosystèmes boisés méditerranéens fournissent une large gamme de biens et services, dont le bois et les autres produits marchands ne sont souvent pas les plus significatifs. Leurs produits marchands autres que le bois (liège, pines de pin, plantes aromatiques, etc.) sont importants, de même que les services pour lesquels il existe des possibilités d’échange marchand, comme ceux de récréation. Cependant, les propriétaires forestiers et les populations locales ne tirent pas la part qu’il leur revient raisonnablement des bénéfices de ces possibilités de commercialisation, et ne participent pas pleinement à la formulation et la mise en œuvre des plans de gestion de ces ressources. Ces écosystèmes procurent aussi d’importants biens publics autres que la biodiversité et les valeurs culturelles, telles que la protection des eaux – d’une importance vitale dans une région affectée par l’aridité et la sécheresse -, et la sauvegarde des paysages, un des éléments essentiels du maintien des activités touristiques. Toutes ces valeurs environnementales, économiques, sociales et culturelles sont compromises par les menaces sévères et durables auxquelles ces écosystèmes sont confrontés, menaces dont les conséquences sont aggravées par les changements climatiques. Dans les pays du nord de la Méditerranée, l’abandon de l’agriculture et l’exode rural permettent l’extension de ces écosystèmes dans les arrière-pays, mais conduisent à la disparition des activités de gestion qui accompagnaient auparavant l’agriculture, ce qui augmente les risques d’incendie. Dans les arrière-pays du sud et de l’est de la Méditerranée, leur surface est soit stabilisée, soit encore en diminution du fait surtout de l’expansion agricole, et leur dégradation plus ou moins rapide est générale par suite des différentes formes de surexploitation ou d’usage inapproprié (surpâturage, surexploitation pour le bois de feu et le charbon de bois, etc). C’est aussi la partie de la région la plus vulnérable face aux changements climatiques. De plus, dans les zones littorales de l’ensemble du pourtour de la Méditerranée, ces écosystèmes sont défrichés pour faire place à une urbanisation rapide et dans une large mesure non maîtrisée. La protection et la gestion durable de ces écosystèmes constitue le moyen de maintenir et d’accroître toutes les valeurs qu’ils portent. Ceci est d’autant plus nécessaire que leur dégradation (et la perte conséquente de biodiversité) est à la fois facteur et conséquence de pauvreté dans plusieurs pays du sud et de l’est de la Méditerranée. Malheureusement, les questions touchant aux forêts et autres terres boisées ont une faible priorité dans les politiques publiques au niveau national, et donc au niveau international. Leur développement durable ne bénéficie pas des moyens humains et financiers nécessaires. A cette priorité insuffisante, et liée à celle-ci, s’ajoute l’absence, à quelques exceptions près, d’instruments adéquats d’internalisation des externalités. Cette situation défavorable est aggravée par un manque de connaissances sur la situation et de l’évolution des ressources de ces écosystèmes, sur leur biodiversité et leur fonctionnement, et sur les facteurs biophysiques et socioéconomiques qui les affectent ; ainsi que sur la gamme complète des biens et services qu’ils procurent, en termes de quantité et de valeur économique, cette insuffisance de connaissances étant plus grave en matière de produits non ligneux et de biens publics. Recommandations La Conférence PARMENIDES III recommande aux pays méditerranéens :
de soutenir le travail de leur communauté scientifique visant à une meilleure caractérisation et évaluation de cette contribution, et en particulier de prendre part aux initiatives communes, comme celles
d’opter pour des méthodes plus complètes et intégrées d’évaluation et de suivi de l’utilisation des terres couvrant toutes les ressources des forêts, autres espaces boisés et parcours, et leur contribution au bien-être des populations ;
d’établir un réseau d’aires d’étude à long terme pour le suivi de la biodiversité et des fonctions et services écosystémiques aux différentes échelles, depuis le niveau régional (avec l’utilisation d’instruments satellitaires à basse ou moyenne résolution) jusqu’au niveau local (exemple français de RENECOFOR [3]) ; de développer la recherche sur l’impact des principaux moteurs de changement sur la composition et de la structure des écosystèmes forestiers (climat, utilisation des terres, etc.) ; d’acquérir les connaissances nécessaires pour pouvoir anticiper et atténuer les conséquences du changement global par :
de soutenir les initiatives et projets d’estimation de la valeur économique de l’ensemble des biens et services fournis par les systèmes boisés méditerranéens, et d’amélioration de leur potentiel de marchandisation ; |
2ème symposium : Le PoissonRecommandations du groupe de travail « Poisson » Introduction Le GID est une assemblée de scientifiques qui veulent garder leur liberté de jugement autant que leur rigueur dans l’expression des diagnostics comme des recommandations (ex. : le thon n’est pas « en voie d’extinction » mais il est « surexploité ») DIAGNOSTIC
RECOMMANDATIONS D’ACTION La pêche garde une capacité de production stabilisée si les conditions de sa gestion sont rigoureuses et partagées, d’où l’importance des travaux scientifiques de diagnostic et des mesures de suivi, de formation et de contrôle. Une vigilance accrue est requise dans ce secteur avec un meilleur dialogue entre pêcheurs, biologistes et décideurs des règles d’exploitation. Ce travail de longue haleine implique donc les pêcheurs depuis la phase de prise de conscience de leurs responsabilités dans l’équilibre des écosystèmes aquatiques jusqu’à la gestion quotidienne de leurs espaces de pêche. L’aquaculture peut constituer un complément à la pêche si elle développe l’élevage d’espèces de bas niveau trophique comme les mollusques, les poissons omnivores (ex. de la réussite récente de l’aquaculture égyptienne) et les micro-algues pour des usages multiples : huiles, protéines, oligo-éléments… L’insertion durable de ces deux activités dans un espace fragile et convoité passe nécessairement par une gestion intégrée dans l’écosystème et mobilisant tous les acteurs. Un des outils de cette gestion est un ensemble d’indicateurs pertinents et acceptés par tous les pays. Un travail spécifique de sélection, de négociation et de co-construction est là nécessaire. Enfin, la valorisation des molécules d’origine marine par les biotechnologies constitue aussi un gisement intéressant bien que mal connu. La recherche doit jouer dans ce domaine un rôle accru. D’une manière générale, il faut raisonner cette évolution à deux échelles, celle de la Méditerranée entière et celle des territoires homogènes permettant la synergie des acteurs autour de projets concrets. Deux exemples d’actions :
3. OUTILS
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3ème symposium : Le LivreIntroduction L’avenir du livre en Méditerranée a fait l’objet d’un examen approfondi dans l’Atelier 3, qui a succédé au Symposium 3 consacré à des exposés sur deux thèmes complémentaires :
Au cours de l’Atelier 3, deux exposés ont porté sur le thème « Editer le livre / montrer le livre » et un exposé sur l’édition des livres juridiques a été distribué. Trois autres exposés se sont, par la suite, intéressés aux questions du « Numérique et la biblio-diversité ». Les recommandations qui suivent s’insprirent des exposés et discussions tant du Symposium 3 que de l’Atelier 3. Recommandation 1 Considérant l’importance du livre dans l’espace méditerranéen de la science et, plus particulièrement, son rôle dans la transmission des savoirs anciens depuis l’Antiquité, la 3e Conférence du GID recommande :
Recommandation 2 Considérant que
et considérant, également, que les langues, dans leur indispensable diversité, ne sont pas seulement des outils de communication, mais sont aussi des média culturels ; la 3e Conférence du GID recommande
Recommandation 3 Considérant
la 3e Conférence du GID recommande d’encourager et de promouvoir la dissémination des contenus numériques culturels à tous les niveaux, en particulier entre les institutions culturelles de la Méditerranée. Conclusion Autant qu’à l’histoire du livre et à sa destinée, il faut prêter une attention continue à la chaîne du livre, avec l’ensemble de ses composantes (protection des droits d’auteur ; edition ; diffusion à travers les salons, les librairies, dans les bibliothèques et par les media ; traduction et formation). S’intéresser au livre n’est pas seulement une activité scientifique, éducative ou culturelle fondée sur la synergie des actions des partenaires pour les méthodes et pour les aides, mais aussi une activité au service du développement. Le livre, en effet, contribue, à sa manière et par un apport irremplaçable, à l’effort du développment. |
Voir également : Le compte rendu de la 2ème conférence (Rome, 2009) Notes : [1] En anglais : Mediterranean Forests Research Agenda [2] En anglais : Mediterranean Forestry and Natural Resources Management [3] Réseau National de suivi à long terme des ECOsystèmes FORestiers |