Pisciculture et maraîchage hors-sol
Filière: pisciculture, maraîchage
Mots clés: Mali, foncier, hors-sol, maraîchage, pisciculture, coopérative, sous-produits, rendements améliorés, élevage, alevin
Contact
Mme Sana dite Wony Tieminta, présidente de la coopération « femmes en action »
Localisation: Bamako, Mali
Email: sanatieminta@yahoo.fr
Résumé de l’opération:
Sana dite Wony Tieminta, juriste malienne de formation, est à la tête de la coopérative agricole « femmes en action » composée de 14 femmes, qui milite pour l’accès des femmes au foncier agricole. Il s’agit là d’une problématique particulièrement importante compte tenu du contexte juridique au Mali et de l’urbanisation galopante qui fragilisent les procédures de sécurisation du foncier.
Elle a privilégié deux techniques remarquables et complémentaires : celle de la pisciculture en bac hors sol et celle du maraîchage hors sol pour contourner les difficultés que rencontrent fréquemment les agricultrices dans sa région.
Le maraîchage hors sol est la culture de plantes réalisée sur un substrat neutre et inerte. Elle constitue une alternative accessible financièrement et dont le concept est simple à saisir et à modeler en fonction de ses besoins. De plus, elle représente une source de revenus sures et permet de lutter efficace contre le chômage des jeunes et des femmes dans les villes et villages du Mali. Cette pratique ne nécessite pas une grande portion de terre, est très rentable et la récolte est saine et écologique.
En effet, il suffit d’un plateau sur pieds en bois, d’1m2 remplis d’agrégat de petits cailloux ou de fumure organique pour observer des rendements très intéressants sur une année. Un seul plateau, dans les bonnes conditions, permet de produire environ 330 laitues, 18 kilos de tomates ou 16 choux par an, et ce, réparti en plusieurs récoltes et selon le cycle de production de chaque culture.
Les avantages de ce procédé expliquent peut-être son développement par rapport à la culture en sol : la croissance des plantes est plus rapide, les besoins en eau inférieurs, la détérioration des cultures par des nuisibles ou autres ravageurs se contrôle avec plus de facilité sans augmenter le coût de production.
La culture hors sol permet également de cultiver différentes plantes au même endroit sans préparation particulière du terreau, le travail est ainsi simplifié.
Du point de vue de la qualité du produit, l’aspect esthétique est amélioré, la conservation du produit est plus longue et l’utilisation de pesticides ou produits phytosanitaires est limitée voire nulle.
L’aquaculture est un secteur occupé principalement par les hommes, tandis que les femmes interviennent dans la commercialisation des produits aquacoles. L’activité piscicole en bac est une pratique innovante et concerne surtout les femmes des familles démunies. Elle se fait dans tous les points libres dans la maison et est pratiquée dans un bac en bois de 3m3 dans lequel il est possible d’élever 200 à 250 alevins. Les espèces élevées sont les clarias et les tilapias, ainsi, la durée d’un cycle d’élevage est de six mois.
Tout comme le maraîchage hors sol, la pisciculture en bac hors sol permet d’avoir des productions plus rentables et moins couteuses qui améliorent significativement le revenu des familles. Cette solution vise à répondre aux problèmes d’accès à la terre.
Les deux pratiques présentées s’associent très bien dans un système intégré : l’eau de vidange de la pisciculture étant utilisée comme fertilisant naturel pour le bac de maraîchage. Cela limite le recours aux intrants (et donc les coûts supplémentaires) ainsi que de favoriser l’utilisation des sous-produits.
Avec cette initiative, Wony Tieminta souhaite réconcilier la jeunesse malienne avec les métiers du monde rural, tout en essayant, au sein de sa coopérative, de réfléchir aux autres défis tels que l’accès aux crédits, que peuvent rencontrer les agriculteurs maliens.