Trafic illicite de bien culturels au Proche Orient
Le Groupe interacadémique pour le développement (GID) a mené en partenariat avec le Département des antiquités en Jordanie et l’École Nationale Supérieure de la Police (ENSP) une troisième action de formation prévue dans le cadre de la composante institutionnelle du projet FSPI AGIR à Amman du 8 au 12 janvier 2023.
La séance d’ouverture a été rehaussée par la présence de Son Excellence l’Ambassadeur de France en Jordanie Alexis Le Cour GrandMaison et par le Directeur du Département des antiquités en Jordanie Fadi Balaawi qui ont chaleureusement accueilli les délégations présentes. Le Commissaire Général de Police et Chef du service des partenariats au sein de l’ENSP, Laurent Moscatello, s’est également exprimé au cours de la cérémonie d’ouverture.
Les ateliers se sont déroulés chacun lors d’une demi-journée, étant donné que plusieurs visites archéologiques avaient été envisagées pour le reste de la journée. Celles-ci, dans l’ensemble, ont été prévues dans la matinée, vu que les sites archéologiques ferment vers 16h en hiver. Amman est une capitale riche en découvertes et les délégations ont eu l’occasion d’en visiter sept, notamment : la Citadelle d’Amman, le musée et le site archéologique de Jérash, Mādabā, le Mont Nébo, le château de Karak, Pétra et certains châteaux du désert. L’hôtel La Maison a accueilli les délégations à Pétra pour une nuit et le déplacement aux sites a été possible grâce à une compagnie de transport locale que le GID avait engagé pour la durée du séminaire. Elle a aussi transporté les quatre délégations à la Résidence de l’Ambassadeur pour un cocktail dînatoire organisé par l’Ambassadeur lui-même et auquel les Ambassadeurs de Liban et d’Irak ont également été conviés.
Les ateliers s’articulaient autour de trois thématiques essentielles et étroitement interconnectées : l’archéologie, la justice, ainsi que la police/la douane. Non seulement les collègues ont pu mettre en exergue le rôle fondamental de chacune, mais aussi les différents points d’achoppement auxquels ils se heurtent quotidiennement sur le terrain.
En parallèle des ateliers et dans une volonté de découvrir le pays, les délégations ont été amenées sur le terrain afin de montrer des configurations patrimoniales différentes et complémentaires. Les deux premières visites culturelles ont été organisées au cours d’une demi-journée à la Citadelle d’Amman et au site archéologique de Jérash. Pour la Citadelle qui a toujours été le cœur historique de la ville, elle nous a permis de découvrir les plusieurs civilisations qu’elle abrite (les Ammonites, les Assyriens, les Perses, etc.) Quant à Jérash, lui, il protège les vestiges romains les mieux conservés de Jordanie, d’où l’intérêt des trafiquants.
Cette immersion archéologique a rappelé que le sous-sol jordanien est particulièrement vulnérable face aux atteintes du monde moderne : l’urbanisation chaotique, les parkings, le vandalisme, le manque d’entretien des sites, le tourisme de masse, etc. Les participants ont mieux pris conscience du problème des objets pillés et décontextualisés de leur lieu d’origine, ayant été gardés pour leur seule valeur marchande.
Les deux jours suivants ont entièrement été consacrés à la découverte du Sud de la Jordanie en passant par :
- Mādabā qui est réputée pour ses mosaïques byzantines et umayyades. L’église de la Carte construite à l’époque byzantine, le parc archéologique et un atelier de restauration de mosaïques de la période umayyade ont été présentés.
- Au nord de Mādabā culmine le Mont Nébo, l’un des principaux lieux bibliques de la Jordanie. Son site mémorial restauré et aménagé pour le public a été découvert par les participants.
- Le château Karak d’époque médiévale a permis de constater l’emprise de l’urbanisme moderne sur le site.
Nous avons conclu la quatrième journée à Petra qui recouvre l’époque nabatéenne. Le cycle s’est terminé le cinquième jour par l’époque omeyyade, première période musulmane, avec la visite de certains châteaux du désert.
Ce séminaire a été l’occasion de renforcer les liens entre les représentants des différentes autorités. Il a jeté les bases d’une amélioration du réseau de coopération entre les pays sources/transits/destinations.