|
|

AGRI Patrimoines Parmenides
FASTDEV GID-SANTE Sciences Métiers Société
Yannick Jaffré

Yannick Jaffré

Anthropologue

Au sein de l’unité mixte internationale Environnements, santé, sociétés , Yannick Jaffré, directeur de recherche au CNRS, développe en Afrique de l’Ouest des recherches sur le fonctionnement des espaces techniques de santé et les enjeux de santé publique : maladies infectieuses, santé de la reproduction, pédiatrie...

Dans le monde, malgré de très importants programmes sanitaires1, 358 000 femmes décèdent pour des raisons liées à la grossesse ou l’accouchement, dont 204 000 en Afrique Subsaharienne (Ronsmans 2006, de Bernis 2010). Autrement dit, ou « plus humainement dit », en Afrique, une femme enceinte sur cent meurt de sa grossesse ou de ses suites.

 

Despite impressive global investment in reproductive health programs in West Africa, maternal mortality remains unacceptably high and obstetric care is often inadequate. Fertility is among the highest in the world, while contraceptive prevalence remains among the lowest. This paper explores the social and technical dimensions of this situation. We argue that effective reproductive health programs require analyzing the interfaces between technical programs and the social logics and behaviors of health professionals and client populations. Significant gaps between health programs’ goals and the behaviors of patients and health care professionals have been observed. While public health projects aim to manage reproduction, sexuality, fertility, and professional practices are regulated socially. Such projects may target technical practices, but access to care is greatly influenced by social norms and ethics. This paper shows how an empirical anthropology that investigates the social and technical interfaces of reproduction can contribute to improved global health. 

L'Afrique représente une large part de la mortalité infantile mondiale. Si l'on connait assez bien les causes médicales de ces décès, la qualité des soins accordés aux jeunes patients et la façon dont ces soins sont ressentis par les enfants ne sont que très peu étudiées. Notre étude, réalisée dans trois pays d'Afrique de l'Ouest, décrit combien les soins aux enfants comportent une part de violence et comment le statut social et les modes populaires d'éducation des enfants influent sur la qualité des soins.

L'amélioration de la qualité des soins dans les services de pédiatrie ne peut se limiter à une simple amélioration des techniques, mais doit aussi englober l'ensemble des dimensions socio-affectives qui constituent les fondements d'une éthique en acte.

Ebola n’est pas la seule maladie infectieuse à toucher l’Afrique. La persistance d’autres épidémies témoigne d'une situation sanitaire critique. L’anthropologue Yannick Jaffré revient sur les faiblesses structurelles qui minent le continent.
Les dernières données épidémiologiques font état de 14 000 cas plus ou moins confirmés et de 5 000 décès dus au virus Ebola. Comment ne pas être touché par l’extrême solitude des malades et par l’éthique absolue de ceux qui les soignent ou tentent de prévenir la propagation du virus ? Le respect s’impose. Derrière ces aspects immédiats, et particulièrement dramatiques, Ebola pose également des questions de fond, directement liées aux sciences sociales et à la façon dont celles-ci abordent les épidémies : les contextes sociétaux dans lesquels ces maladies infectieuses se développent, la qualité des interactions entre les services de santé et les populations, le choix des politiques de santé ou, encore, les modalités d’application de ces politiques.

GID-SANTE