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Grossesse et accouchement

Résumé : Selon l’Organisation mondiale de la Santé, 585 000 femmes décèdent chaque année dans le monde d’une cause liée à la grossesse ; 99 % d’entre elles sont issues des pays en voie de développement. En 1987, la première Conférence internationale sur la Maternité sans Risque sensibilisait la communauté internationale à ce drame. Depuis, la mortalité maternelle et ses causes médicales sont mieux connues. Le ratio de mortalité maternelle en Afrique de l’Ouest est estimé à 1 020 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes alors qu’il est de 27/100 000 pour l’ensemble des pays industrialisés. Les causes obstétricales directes sont responsables de 80 % des décès : hémorragie, infection, dystocie, hypertension et avortements provoqués. Les décès de cause médicale indirecte sont dus essentiellement à l’anémie, au paludisme, à l’hépatite virale et au VIH. La morbidité maternelle grave est 6 à 10 fois plus fréquente et conduit non seulement à la mort mais au handicap dont certains aboutissent au rejet social de la femme. Pourtant, l’OMS estime que 95 % de ces décès et handicaps sont évitables, de plus à un coût modéré.

Résumé : Le ratio de mortalité maternelle est l’indicateur de santé pour lequel la disparité entre pays industrialisés et pays en voie de développement est la plus grande. Les causes médicales sont mieux connues depuis une décennie mais les autres déterminants doivent être recherchés pour développer les stratégies les plus pertinentes. Les déterminants socio-économiques jouent un rôle important mais les dysfonctionnements des services de santé maternelle sont responsables directement de la majorité des décès. L’insuffisance de personnel qualifié, la mauvaise gestion de ceux qui le sont, la mauvaise allocation des rares ressources, les mauvaises relations entre personnels de santé et femmes enceintes et les pénuries de matériel, de médicaments et de sang sont responsables d’une mauvaise qualité des soins maternels. La mise en œuvre de mesures simples et peu coûteuses mais efficaces préconisées dans le cadre de l’Initiative pour une Maternité sans Risque permettrait de réduire considérablement les décès maternels et néonatals ainsi que les handicaps. Ceci nécessite une mobilisation des pouvoirs publics des pays concernés. Celle-ci n’a toujours pas eu lieu en Afrique de l’Ouest malgré le plaidoyer des organismes internationaux.

Despite impressive global investment in reproductive health programs in West Africa, maternal mortality remains unacceptably high and obstetric care is often inadequate. Fertility is among the highest in the world, while contraceptive prevalence remains among the lowest. This paper explores the social and technical dimensions of this situation. We argue that effective reproductive health programs require analyzing the interfaces between technical programs and the social logics and behaviors of health professionals and client populations. Significant gaps between health programs’ goals and the behaviors of patients and health care professionals have been observed. While public health projects aim to manage reproduction, sexuality, fertility, and professional practices are regulated socially. Such projects may target technical practices, but access to care is greatly influenced by social norms and ethics. This paper shows how an empirical anthropology that investigates the social and technical interfaces of reproduction can contribute to improved global health.